La clé du succès pour Charleroi, c’est Benavente
La rencontre face à Lokeren en a été la parfaite illustration : quand le Péruvien prend les choses en main, Charleroi gagne.
- Publié le 01-10-2018 à 09h06
- Mis à jour le 01-10-2018 à 09h07
La rencontre face à Lokeren en a été la parfaite illustration : quand le Péruvien prend les choses en main, Charleroi gagne.
Il y a eu l’ennui, puis il y a eu Benavente. Samedi, face à Lokeren, un Mambourg peu garni (7.788 spectateurs seulement) et rafraîchi (l’été est bel et bien terminé…) a vécu 45 minutes insipides, durant lesquelles les Zèbres ont souvent procédé par longs ballons, sans idées ni créativité. Et puis l’étincelle est venue des pieds de Cristian Benavente. Trop collé à sa ligne et discret en première période, le médian carolo s’est ensuite libéré, offrant plus de solutions à ses équipiers, en multipliant les infiltrations dans l’axe et en se montrant décisif, avec un peu de réussite, sur l’ouverture du score zébrée.
S’il a parfois voulu un peu forcer l’exploit individuel et s’il est sans doute un peu fautif sur le but de Lokeren (Tirpan est tout seul au deuxième poteau), le Péruvien a montré qu’une fois qu’il prend les choses en main, Charleroi est meilleur. Presque par enchantement.
"On a été trop prudent avant la pause puis ensuite, nous sommes parvenus à trouver des espaces", analysait lucidement El Chaval après le match.
Ces espaces, il les a trouvés tantôt balle au pied (malgré l’une ou l’autre perte de balle), tantôt dans son jeu sans ballon, comme lorsqu’il permutait avec Bruno, avec qui il développe une complicité prometteuse.
"Je me sens bien quand je combine avec Massimo. En deuxième mi-temps, on a été plus proches l’un de l’autre et ça nous a fait du bien."
Tout comme la montée au jeu de Steeven Willems en lieu et place de Nurio (touché à la cuisse) à la pause.
"J’ai parlé avec Steeven au retour des vestiaires car je savais que son profil plus défensif pouvait me donner plus de libertés", soulignait Benavente.
Et c’est exactement ce qu’il s’est passé. Le côté plus sécurisant de Willems a permis au Péruvien de se montrer décisif, pour la première fois en championnat, dans sa nouvelle position de médian latéral gauche. Une étape importante dans son développement.
"C’est toujours plaisant d’aider l’équipe en marquant. Cela fait quelques semaines que j’évolue sur la gauche et je me sens bien. Le système avec deux attaquants fonctionne bien et me convient."
Même s’il implique inévitablement un travail défensif plus important dans le chef de Benavente, ce qui peut parfois lui faire perdre en lucidité en zone offensive. "Il est évident que je ne peux pas attaquer et défendre en même temps. À Charleroi, défendre, c’est la première chose que tu apprends et c’est comme ça pour tout le monde" , sourit le numéro 14 du Sporting. "Ici, il faut d’abord penser à faire son boulot défensif avant d’être offensif. Depuis mon arrivée (en janvier 2016), j’ai amélioré considérablement cet aspect de mon jeu. Je sens que je suis un joueur différent."
Et plus complet. Sur qui Charleroi peut compter pour débloquer des situations compliquées. Car on l’a vu samedi : Benavente ne rime pas avec ennui.
"Ma sélection ? Une belle récompense"
Deux buts en quatre jours (un à Alost, un contre Lokeren) et un trophée de Joueur du mois d’août (reçu samedi soir, avant le match). La semaine a été bonne pour Cristian Benavente. Mais elle a sans doute eu une saveur supplémentaire lorsqu’il a appris qu’il était sélectionné avec le Pérou pour les rencontres face au Chili (12 octobre) et aux États-Unis (16 octobre). Ce qui ne lui était plus arrivé depuis le mois de mars dernier.
"J’ai toujours dit que la sélection n’était pas mon objectif principal, mais cette convocation est une belle récompense", avouait El Chaval, qui a séduit Ricardo Gareca, le sélectionneur péruvien, par ses prestations sur le flanc gauche. "J’ai entendu qu’il avait dit ça, oui. Pour le moment, c’est mon poste, donc si le fait que je joue à gauche est positif pour lui, c’est positif pour moi."
Et pour Charleroi…
"Le coach a crié"
Felice Mazzù n’était pas content du tout à la mi-temps et ses mots ont eu un effet immédiat au retour des vestiaires.
Si le contraste entre la première mi-temps et la seconde période de Benavente, samedi, est saisissant, ce constat vaut également pour toute l’équipe du Sporting. Et ce changement de visage est le mérite d’un homme : Felice Mazzù. Qui a fait trembler les murs du Mambourg durant le repos.
"À la mi-temps, le coach nous a sécoués et a crié" , avouait Adama Niane après la rencontre. "Il voulait qu’on bouge plus, qu’il y ait plus de mouvement et de permutations."
"Dans le vestiaire, le coach a été dur car il fallait nous bouger. Il y avait trop peu de mouvement avant la pause, les occasions étaient rares. Il nous a demandé de nous lâcher et de jouer de manière plus libérée car on a joué de manière trop prudente durant 45 minutes" , ajoutait Massimo Bruno.
"Notre première mi-temps a été assez soporifique dans la créativité Nous avons manqué de rythme et de mouvement, nous avons beaucoup joué latéralement sans oser aller plus haut ou se déplacer dans les intervalles" , analysait pour sa part le T1 zébré. "À la mi-temps, je leur ai dit de se bouger et d’utiliser les joueurs en fonction de leurs qualités. Adama Niane est un joueur à servir dans la profondeur par exemple ."
C’est d’ailleurs de cette manière que le numéro 9 carolo a inscrit le deuxième but du Sporting. Preuve que les mots de Mazzù ont eu l’effet escompté. "Notre prestation a donc été meilleure en deuxième mi-temps. On peut toutefois regretter le but que l’on prend, car on se fait très peur, et aussi quelques situations intéressantes pour tuer le match que nous avons mal exploitées."
Mais l’essentiel est acquis. Et après un 3 sur 15 délicat, le Sporting vient d’enchaîner cinq matches sans défaite toutes compétitions confondues.